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"Réel ou imaginaire, le voyage est un besoin. Peut-être n'y a t'il rien de plus beau que l'instant qui le précède, l'instant où l'horizon de demain vient nous rendre visite et dire ses promesses", souligne Kundera. "Une fois sur place, le voyageur sera soumis au concret, devra s'abandonner à l'imprévu, parfois à l'ennui. Le voyage est ce temps hors du temps pendant lequel on accorde au monde la présence attentive qu'il mérite. A chacun son voyage car on y trouve ce que l'on veut : soi, les autres ou même rien, parfois juste un changement d'air."
Fin décembre, une roulotte passait devant la maison et quelques instants plus tard nous faisions la connaissance d'Anaïs et Florian. Je vous en parlais
ici. Leur "aventure" nous avait tous séduit à la maison et depuis, nous suivons l'équipage via son carnet de bord électronique.
Depuis le début de l'année, une fatigue morale et physique suintait des lignes annotées sur le journal. Des coups de blues et des coups de gueules, des mésaventures, des rencontres désagréables... mais aussi (et heureusement) de francs éclats de rire, des échanges riches émotionnellement, des sourires chaleureux. Et voilà que la nature impose ses limites... la fin du voyage est là.
Après 28 semaines, 1.432 km, 16 départements traversés, 124 nuits passées dans des endroits différents, 19.700 litres d'eau, 13 tonnes d'herbe et de foin, 350 kg de granulés énergétiques et 7 ferrures, les juments disent qu'elles ont atteint leurs limites, qu'elles sont au bout de leur capacité. Les granulés et autres jours de repos n'ont plus guère d'influence sur l'état de fatigue de Ninou et Muscade, qui ne profitent des nuits que pour récupérer le peu d'énergie nécessaire à tenir debout le lendemain.
Lourde décision à prendre mais ô combien sage ! Fin du voyage...
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